Histoire

Né à Verberie en 1910, Henri LEBLANC arrive à Senlis en 1914 rue Léon FAUTRAT anciennement rue aux Fromages, dans le quartier où vécut Séraphine Louis dont il a croqué le portrait et où il habita jusqu’à son décès en 1998.

Dès l’enfance, son esprit créatif et curieux oriente sa destinée, aidé en cela par son père Charles, ébéniste et son premier employeur Monsieur BENOIT, tapissier rue de la Treille, proche de la Fausse Porte.

A son adolescence, il réalise des plumes et aquarelles qu’il
montre à Charles Jean HALLO qui reconnait en lui ses dons et lui fait un cours sur les lignes de fuite qu’il conservera toute sa vie. Après cet entretien, sa mère Eugénie l’abonne à la revue ABC pour qu’il acquiert les rudiments du dessin.

Rue Léon Fautrat 1926

Statue de Jeanne D’Arc 1929

A l’âge de 16 ans, il sculpte un premier personnage en 3D, éveillant la curiosité du patronage où officiait l’abbé MICHEL. Ce dernier, très érudit, présente Henri LEBLANC auprès de l’archiprêtre Joseph DUPUIS qui sans tarder lui commanda une statue de Jeanne d’Arc réalisée en 1929 puis les quatorze tableaux d’un Chemin de Croix et une Vierge de la Libération, le tout se trouvant toujours dans la Cathédrale de Senlis.

Grâce à un ami senlisien, il fait la connaissance d’Andrée CAHON, originaire de Picardie, qu’il épouse en mars 1935 avec laquelle il fonde une nombreuse famille et partagera son goût du beau et le travail de la tapisserie.

Après sa mobilisation durant la guerre 1939-45, il devient un référent pour remettre en état les œuvres maltraitées durant la période d’occupation auprès des hôtels particuliers de Senlis et alentours.

En 1955, date de naissance de son dernier fils Etienne, sort son premier livre « Senlis autour de son clocher » tiré à 500 exemplaires

Se succéderont en dehors d’écrits romancés sur la ville de Senlis, 3 autres ouvrages édités à compte d’auteur « Fleurons d’Ile de France », « Senlis et ses secrets », et en 1992 « Les Heures Senlisiennes » – recueil de poèmes. Parallèlement, il voyage pour s’imprégner du patrimoine architectural français, source d’inspiration pour ses nombreuses sculptures.

Flèche de la Cathédrale
Dessin à la plume 1958

« Les Heures Senlisiennes »
1992

Amoureux de la Ville de Senlis qu’il parcourait depuis sa plus tendre enfance, il est meurtri par les choix architecturaux mis en place après-guerre, détruisant une partie du patrimoine senlisien du XVIIIème siècle.

Il mettra alors son amour du beau au service de la collectivité en participant en 1965 avec Madame LESAGE, le Docteur BOQUET et Vincent LABOURET à la création de la Sauvegarde de Senlis – association qui s’est fixée pour but de … préserver, sauvegarder, protéger les richesses historiques, archéologiques et artistiques de la Ville de Senlis.

Il est également à l’initiative des Rendez Vous de Septembre mis en place pour valoriser la Ville.

Insatisfait par sa connaissance du bâti senlisien, il s’intéresse aux caves, relevant l’intégralité de la cité souterraine, avec son fils Jean-Claude qui l’accompagne aussi dans la réalisation de films sur la Ville, « Le Besacier de Senlis » produit par Monsieur BLANCHET et « Les Caves de Senlis » avec la complicité de ses amis le Docteur Jean BOUTON et André BORDERIE sculpteur où il mêle la fiction et l’archéologie.

En reconnaissance de son œuvre, il a été promu au rang d’Officier des Palmes Académiques et en mai 1991 pour ses 80 ans, l’exposition « La Pensée et la Main » est organisée par ses enfants dans l’Eglise Saint Pierre regroupant la majorité de son œuvre, peintures, dessins, sculptures, poèmes et ce, avec le concours de la Ville de Senlis.

En 2015, l’exposition Art Work Expo regroupant des artistes senlisiens est organisée dans les locaux de l’Entreprise ACES dirigée par Etienne LEBLANC, sur la zone industrielle de Senlis, avec le soutien du Rotary Club de Senlis.

Henri Leblanc laisse en héritage un nombre incalculable de dessins et poèmes – véritable mémoire de la Ville à laquelle il était profondément attaché comme l’a rappelé Vincent LABOURET en 1998.

Artisan jusqu’au bout des ongles, sans illusions sur les ressources infinies du mauvais goût et très conscient de la fragilité de Senlis, aucun dérapage dans la gestion de notre patrimoine n’échappait à son œil attentif et connaisseur.

Toute blessure faite à Senlis le blessait au plus profond de lui-même.

L’exposition ACES
« Art Work Expo » en 2015